mercredi 1 avril 2009

BATMAN : RIRE ET MOURIR





Publié chez Delcourt en 2000, dans un format normal cartonné en couleurs, il était également sorti chez Comics USA auparavant. Pour accompagner Alan Moore, nous avons Brian Bolland (Camelot 3000). "Attention spoilers" !!!

Traduction : Janine Bharucha

Ce livre fait figure d'expérience graphique. Certaines pages non pas de dialogues et les cases défilent un peu comme si on suivait un film. La première case est la même que la dernière (on a un temps pluvieux qui démontre une ambiance glauque). Ce qui est fort c'est que la blague, située en fin du comic, que raconte le Joker est liée aux images : Deux fous veulent s'évader d'un asile. Ils passent par les toits. Le premier réussit mais le second a peur du vide qui les sépare. Le premier lui dit qu'il va allumer sa lampe torche, ainsi il pourra passer sur le trait de lumière. Le second lui dit qu'il n'est pas fou et sait que le premier éteindra la lumière à mi-chemin.


Ainsi dans les trois premières cases du livre, les lumières mènent à Arkham. Batman et le lecteur entre dans un monde de folie...



De même, à la fin, le trait de lumière qui sépare Batman du Joker disparaît avec eux, prouvant aux yeux du lecteur que seul un fil mince les sépare (en l'occurence le bien et le mal). Tout se recoupe. Le visuel est important. Quelque part Batman sombre même dans la folie puisqu'il rit de la blague du Joker, alors que les agressions de ce fou ont franchit un cap décisif, sa violence ayant montée en puissance !

En effet, le Joker a tiré sur Barbara Gordon qui deviendra handicapée (son avenir : elle fera plus tard partie des Birds of Prey...en chaise roulante). Il a kidnappé et ridiculisé le commissaire Gordon, tentant ainsi de le rendre fou.

A la base, les protagonistes ont tous deux vécu un drame, et donc, Batman aurait pu basculer du mauvais côté ! L'histoire fait un détour par le passé et nous avons là, la partie la plus marquante : L'homme chauve-souris va lui-même crée le Joker, car pour échapper à son poursuivant, celui-ci se jette dans de l'eau chimique. Leur destin est ainsi lié à jamais ! C'est pour cela que ce texte revient 2 fois : "Bonjour. Je suis venu vous parler. J'ai beaucoup pensé à vous...A ce qui nous attend tous les deux. Nous allons finir par nous tuer l'un l'autre. C'est vous qui me tuerez ou c'est moi qui vous tuerai tôt ou tard." De même quand Batman rend visite au Joker à Arkham, l'auteur dit : Il y a deux mecs dans un asile de fous... C'est de cette manière que commencera la blague que racontera le Joker au Dark Knight.

Il y a tout de même un bémol dans ce comic book : Un drame doit survenir au Joker pour qu'il devienne ce qu'il est. C'est indispensable ! Sa femme va donc mourir. Là, Moore se dit : Quoi de plus idéal et de plus banal qu'un accident domestique ? Du coup, la femme du Joker s'électrocute avec un chauffe-biberon ! N'est-ce pas un peu bête alors qu'elle est enceinte ? Quel utilité en avait-elle ? On peut toujours dire qu'elle l'a testé parcequ'autrement sa mort est bidon, non ?

Malgré cette fausse note, ce comic book, résolumment pour public averti, est un pur régal ! Incontournable !

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